VIOLONLONGS

- PRÉFACE -

Les éditions Inaudible expriment leur gratitude aux sept auteurs qui se sont amicalement prêtés au jeu de ce recueil. Celui-ci se compose de huit poèmes ou textes poétiques.

Les auteurs résident à Anderlecht, Brest, Etterbeek, Mortain, Tournai, et parfois Leffrinckoucke. Ils exercent principalement les activités de musicienne, professeur, bûcheron, peintre, sculpteur sonore, kinésithérapeute DJ, comptable, musicien, graveur, technicien, hôtelier, dessinatrice. Ces points communs ne sont pas les seuls puisque tous mesurent entre 163 et 187 centimètres et arborent un discret – mais l’élégance n’est-elle pas avant tout discrétion ? - carré-court blond-cendré. Malgré cet air de famille, ne nous y méprenons pas : leur personnalité propre est singulière.

Sans consigne véritable de taille, de genre, ou formelles, les textes entraient avec naturel et souplesse dans le cadre des éditions Inaudible – cadre lâche il est vrai, puisque, plébiscitant l’« écriture sans écriture », il accepte de bon grée de ne pas toujours suivre cette direction. Si certains auteurs ont en effet rédigé leur texte selon des processus a priori qu’ils ont inventés, d’autres ont plu aux éditions par leur rythme ou leur esprit (La Renaissance des nombres, au rythme presque brut, proche de la scansion) ou leur rapport au réel (Mice : le flou des frontières entre vie et scène, acteurs et personnages).

Parmi les procédés employés, reconnaissons avec Contretemps, la transfiguration, à touches très légères, d’un manuel de danse pour couple (du tango ?) en vaudeville tragique.

Avec Un chien paie le loyer et ses trois textes acolytes, la composition mosaïque de sous-titres d’articles d’un hebdomadaire (Panorama, hebdomadaire familial, 1956-1960, Belgique).

Dans C’est donc ainsi, la pension ?, la transcription de certaines choses entendues, peut-être, dans une grande et vénérable usine du nord de la France - et points de départ d’autres choses, imaginées. Dans Construction d’un avion de chasse, la transcription d’un tutoriel pour jeu vidéo.

Avec Un Safari pipelet, la recopie, sans ajout, de mots et phrases d’une plateforme internet marchande (Le bon coin), dessinant un entrelacs de figures anonymes, de préoccupations marchandes, de sonorités affectives.

Les membres des éditions Inaudible en sont allés de leur participation en recopiant avec toute la rigueur exigée un poème fameux.

C’est ainsi que Violonlongs affiche une belle unité dans la diversité, ce qui était l’une des ambitions à son origine.

Elle n’est pas la seule et c’est avec plaisir que l’on trouve, en chacun des textes, la sensibilité et l’esthétique de son auteur ou autrice. La sincérité de leur travail conserve un aspect ludique évident, profitable à l'oeuvre. Rien ne s’en dégage jamais de fade, larmoyant ou égocentré.

Par cela peut-être, Violonlongs est un titre qui se justifie  : certainement pas un Sanglotd’automne.

A tous, nous souhaitons une bonne lecture.